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AMOUR DE LA PROVENCE, AMOUR DU MONDE






    Le monde, c'est ce que l'on peut, dans un espace réduit d'où tout part et où tout revient, sentir en quelque sorte physiquement, selon le vers d'Audisio que Brauquier reprend dans ses lettres : " Le monde est dans ce port comme au creux de ma main. " Les espaces intérieurs ne l'intéressent pas. À Sydney, il se sait " au bord d'un vaste continent ", mais non solidaire " du vide immense du désert " intérieur. Il le marque fortement, à la fin d'un poème d'Eau douce pour navires.
   
    Avec quelques millions d'hommes agglomérés
    Dans les ports répartis tout au long de la côte,
    Du cap du Géographe aux récifs du Queensland,
    Avec quelques millions d'hommes bien décidés
    406À ne jamais aller dans l'intérieur des terres,
    J'étais vivant devant l'Océan Pacifique.
   
    Même aux antipodes, le monde où Louis Brauquier se sent vivant est celui de la frange marine.
   
    " Technicien de l'exil "
   
    Le paradoxe n'est donc pas qu'il se déclare mondial et déteste le Nord, mais que, malgré son amour de la Provence, il ait choisi, selon une formule qu'il emprunte à Paul Morand, de se faire " technicien de l'exil ". " Je me réjouis, dit-il d'Alexandrie, le 21 octobre 1938, de ce temps à passer en France. Quatre ans d'absence, c'est quand même une coupure, et il y a bien des choses, des atmosphères, des coins de rues, des voix, des bistrots qui me font envie. " L'exil a du moins ce mérite qu'il donne " envie " de ce qu'on a quitté.







Louis Brauquier par Roger Duchêne
La_Photo