Deux lettres de Louis Brauquier tirées de Courrier

Dernière lettre du recueil Courrier, une édition préparée par Roger Duchêne

Merci pour tes voeux ; voici les nôtres formulés comme tu le présumes devant la crèche, ornée de montagnes en coraux de Nouvelle-Calédonie, rapportés " tout exprès ". Quelques cactées pour la couleur focale (palestinienne) et là-dedans, les bonshommes et les bonnes femmes de la Provence du XVIIIe siècle, bien entendu. Nous en avons aussi une plus petite, dite " de voyage " dans un cube sous verre, santons collés, une espèce de " pétanque " à la charnière de l'Ancien et du Nouveau Testament, mais l'âne s'est échappé. Il est resté longtemps les quatre fers (!) en l'air derrière l'étable. J'ai réussi à le ramener sur le devant, mais rien à faire pour le faire rentrer à sa place, près de la crèche. L'Enfant-Jésus n'est chauffé que d'un côté ; l'âne broute au premier plan, " testard comme un aï ".

Fêtes si l'on peut dire paisibles ; des voeux de gens dont on pensait être oublié. La conjoncture, comme ils disent, n'est pas très gaie.

Que Dieu te garde de l'influence de fausses planètes, de l'automation, et de la malveillance naturelle des robots. Nous t'embrassons.

Louis.